Voyage au pays de l'imaginaire
Jamais je n'ai vu de titre plus révélateur de ce qu'un film contenait.
Les scènes, parce qu'elles ont la fulgurance de la vérité immédiate et d'une poésie de l'instant, son emplies d'émotions au point, parfois, de se retrouver le coeur prêt à éclater, seul sur son siège dans une salle de cinéma presque vide.
Voyage au pays des merveilles fictionnalise magnifiquement le schisme entre le réel social et les rêves, et c'est sans doutes ce qui en fait toute la beauté; ces dérives entre les scènes dans lesquelles on se rend compte que, pour passer à l'état adulte, il nous faut perdre quelque chose, l'innocence, et celles où, totalement plongés dans ce monde absent de toute réalité mais néanmoins présent dans chaque jour de notre vie, on a l'impression soudaine de n'être encore, finalement, que des enfants.
Et c'est sur ce point de la perte de l'innocence pour passer à l'état adulte que le film se focalise, nous montrant encore une fois à quel point il est important de garder la magie de l'enfance, de faire parfois remonter à la surface ces bulles du passé qui refusent étrangement d'éclater, et de les revivre, de se souvenir des moments inoubliables qu'elles contiennent, de récupérer à travers elles un peu de notre âme d'enfant que beaucoup pensent avoir perdue, mais qui est, la plupart du temps, simplement enfermée sous une armure de bon sens et de normes à respecter.
Voyage au pays de l'imaginaire fait également référence à la mort, à la solitude; il invite à une réflexion sur l'éternité, va vers la vie mais se termine par la mort, pour néanmoins finir sur un sourire, parce que finalement, la mort, ce n'est que le voyage vers le pays de l'imaginaire, ce pays merveilleux ou tous nos rêves peuvent se réaliser, à condition d'y croire assez fort.
Il n'y a dans ce film pas de scandale à dénoncer ni de cruauté à exhiber, si ce n'est la cruauté de le faire finir si vite, alors que nous étions encore tous en haleine, prêts à avaler une autre heure de ce magnifique film qui, pour une fois, refuse tout point de vue extérieur moralisant pour prêter attention avant tout aux seuls regards des enfants, puisque finalement, ce sont eux les héros de cette histoire, et à travers eux, ce sont également les enfants qui sommeillent en chacun de nous qui se réveillent et nous rapellent l'infinité des bonheurs minuscules de la vie à travers les images d'une promenade au parc, de jeux ou simplement de quelques mots partagés.
Ce film fascine par ce qu'il nous montre le mûressement des êtres et des choses, au fil des séquences, et on se prend d'affection pour le jeune Peter, qui a manifestement grandi trop vite, et pour Johnny Depp, une fois encore sublime, qui n'a lui jamais grandi du tout...
Bubblegum
Ecrit par BubbleGum, le Dimanche 27 Février 2005, 19:52 dans la rubrique "What about myself?".
Commentaires
Vendredi
28-02-05 à 02:02
J'ai encore plus envie d'aller voir ce film, maintenant.
Merci, ma jolie...
Je t'embrasse !
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Re:
bubblegum
28-02-05 à 09:01
Oui, tu as raison, il est vraiment magnifique.
Moi, en tous cas, j'ai adoré
Je t'embrasse
Bubblegum
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Re: Re:
choupi
29-03-05 à 20:12
merci d'en avoir parler, je souhaitais le voir mais des critiques péjoratives m"avaient arretées. Je pense que je vais aller le voir!
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Re: Re: Re:
BubbleGum
02-04-05 à 15:29
Oui, je te le conseille vivement.
C'est le genre de film dont on ne ressort pas indemne, encore tout à son imagination et à l'ambiance du film, et durant lequel les larmes se mêlent au sourire pour quelques séquences inoubliables...
Bubblegum
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